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L’Ansa entre au comité consultatif de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme - ANLCI

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L’entrée de l’Ansa au sein du Comité Consultatif de l’ANLCI vient consolider le partenariat opérationnel existant entre les deux structures.

Depuis une année, l'Ansa accompagne l’ANLCI dans le déploiement de sa Coopérative des solutions. L’ANLCI a souhaité, pour consolider ce partenariat important, tant l’illettrisme peut être un facteur aggravant les situations de précarité rencontrées par des personnes adultes, que l'Ansa rejoigne son Comité consultatif. L'Ansa a répondu avec enthousiasme, à cette invitation.

En amont de la prochaine réunion du comité, l'Ansa a souhaité ouvrir ses colonnes au président de l’ANLCI, Christian Janin.

 

En quoi les situations de précarité et d'illettrisme sont-elles liées ? 

Christian Janin - Avant de vous répondre, il me semble important de revenir à la définition de l’illettrisme. L’illettrisme touche des adultes qui, bien qu'ayant été scolarisés, ne maitrisent pas les compétences de bases (écrire, lire, compter) et celles nécessaires à l’utilisation du numérique. Ce sont des personnes qui se retrouvent vite perdues quand elles doivent effectuer des tâches quotidiennes requérant ces compétences.

Ce handicap peut provenir de causes multiples et variées : un apprentissage insuffisant lié à une difficulté ou à une rupture scolaire, mais aussi une perte par manque de pratique pour les personnes plus âgées par exemple. Les personnes illettrées cachent souvent cette fragilité grâce à des prétextes tels que l’oubli des lunettes pour éviter d’avoir à lire ou écrire, et ont développé des compétences d’une autre nature pour compenser.

Le numérique aggrave ces situations car il faut être capable de repérer la bonne case à cocher, la flèche permettant de changer de page, etc.

Est-ce que l’illettrisme entraîne la précarité ou est-ce que la précarité est l’une des causes de l’illettrisme ? Probablement les deux. C’est pourquoi les méthodes pour prévenir ces situations et en sortir peuvent être pensées ensemble.

 

Pourquoi avoir proposé un rapprochement entre nos deux structures ?

Christian Janin - En tant que groupement d’intérêt public (GIP), l’ANLCI réuni les acteurs publics concernés par les problématiques liées à l’illettrisme. Repartis au sein de quatre collèges (les ministères, les collectivités locales, les OPCO et les acteurs de l’emploi et de la formation), l’ANLCI essaye de développer des politiques partagées.

Les premières collaborations de l’ANLCI et l’Ansa remontent à 2020, autour de la « Coopérative des solutions ». Ce dispositif vise à rassembler les acteurs concernés par une même problématique et identifier ensemble la bonne solution sur un territoire donné. Cette méthode se rapproche de celle initiée par l’Ansa dans le cadre de l’Accélérateur d'innovation sociale pour l'accès à l'emploi des chômeurs de longue durée (AIS#Emploi) : c’est ce qui nous amené à collaborer dans un premier temps.

Il existe de nombreux espaces de collaboration à créer entre nos structures. Autour de l’insertion professionnelle bien sûr, mais aussi sur d’autres sujets comme le développement langagier dès la petite enfance ou le numérique.

En dehors de ce soutien opérationnel, nous espérons pouvoir nous apporter mutuellement en termes stratégiques. L'Ansa rejoint le comité consultatif de l'ANLCI. Ce comité, qui se réunit au minimum une fois par an, a pour objectif de nous aider dans la définition de nos orientations stratégiques.

 

Quel(s) enjeu(x) identifiez-vous pour demain ?

Christian Janin - Pour moi le principal enjeu consiste à tirer parti de cette crise économique : nous sommes dans une situation où, dans certains secteurs, il existe pleins d’emplois à pourvoir mais personne pour les occuper. Cette population existe, mais souvent elle ne dispose pas des compétences de base pour accéder à ces emplois. Or le travail représente une importante clé de sortie de l’illettrisme.

Il faut se baser sur les dispositifs existants - comme les politiques de branche, le CPF de transition, la formation, le CléA - et aller plus loin, en adaptant les mécanismes de formation à ces fragilités.

Comme pour toutes les transitions, il existe un enjeu majeur : ne pas s’épuiser à refaire ce qui a déjà été réfléchi et construit par d’autres. Il faut réussir à mobiliser et capitaliser les bonnes pratiques pour s’en inspirer. C’est sur ce point que l’Ansa peut nous aider. Nous avons besoin de son expérience et de ses outils méthodologiques construits pour accompagner et diffuser les initiatives locales.

 

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